INTERVENTION EN SECONDAIRE
Vous avez sûrement pu constater que nous tentons, sur cette page, d’étendre notre action, à savoir la lutte contre le racisme, en diversifiant les initiatives et démarches.
C’est avec le souhait de pouvoir rencontrer et discuter de sujets pressants dans la lutte contre le racisme que nous mettons dorénavant en place des interventions ponctuelles.
Il nous importe, en effet, d’entrer en contact tant avec les personnes racisées que les personnes non racisées afin de partager les expériences, développer un dialogue autour de la question raciale.
Ces derniers mois, nous avons eu l’occasion de poursuivre deux interventions dans des milieux distincts.
Intervention dans une classe de 4ème secondaire de de l’Institut DON BOSCO
Enseignante en français, Diane est en charge d’une classe de 4ème secondaire, comptant des jeunes élèves entre 14 et 16 ans, dont une majorité est d’origine étrangère et/ou racisée.
Elle s’est retrouvée confrontée à une difficulté lorsqu’elle était tenue d’aborder la question raciale : étant elle-même non racisée, il lui était difficile de se sentir légitime lorsqu’elle abordait dans son cours l’utilisation des termes racistes et leur violence intrinsèque.
En effet, ses élèves mettaient en doute sa compréhension des termes et de l’impact que ceux-ci pouvaient avoir.
Elle a dès lors sollicité notre assistance pour réaliser une présentation circonstanciée sur l’identité culturelle et l’histoire derrière les termes racistes.
a. L’identité culturelle
La majorité des élèves de cette classe partageait une expérience commune à toute personne racisée vivant en dehors du pays de ses parents: la crise identitaire.
En effet, ces jeunes sont confrontés à une double culture: celle inculquée à la maison, leur culture dite “d’origine”, et celle qu’ils apprennent en dehors de chez eux.
Du fait de cette double appartenance, la création identitaire est compliquée. Les jeunes peuvent se retrouver perdus par les injonctions culturelles, entre les comportements qu’ils pensent devoir adopter.
Notre équipe a donc tenu à expliquer aux enfants d’où venait ce sentiment d’entre deux mais aussi à déconstruire la volonté d’ insulter l’autre lorsqu’ on sent notre identité menacée.
b. Le contexte historique
Il était important d’exposer à ces jeunes étudiants les contextes historiques et culturels qui se cachent derrière les termes et commentaires racistes.
Nos intervenants sont revenus sur des termes comme “nègre”, “bougnoul”, “sale juif”, “beurette” afin d’expliquer le concept de race, couleur de peau et la manière dont ces termes étaient utilisés auparavant par rapport à leurs usages actuels.
c. Partie pratique
Notre objectif, tant sur cette page que lors de nos interventions, est de susciter un intérêt pour le sujet, d’encourager la discussion et de participer à l’apport de nouvelles perspectives et/ou solutions.
C’est pourquoi nos intervenants, Océane et Cyril, ont divisé l’atelier en une partie théorique; et une partie plus pratique, durant laquelle les élèves étaient amenés à donner leurs opinions, partager leurs expériences et répondre à des petites questions..
Les élèves se sont montrés particulièrement participatifs et nous on dit avoir appris énormément et s’être sentis écoutés.
Un cours sera prochainement préparé par l’enseignante afin de revenir sur les nouveaux acquis.